J'ai commencé à monter à cheval sur les genoux de mon papy… c'était une passion pour lui qui avait fait son service à l'école d'équitation de Saumur et était intarissable sur le sujet. Après de longues heures à regarder ses livres et entendre ses souvenirs, quelque chose à du se transmettre…. Trop jeune à l'époque, pas de poneys près de chez moi, j'ai commencé à rêver avec tous les livres de "L'étalon noir", que je racontais d'ailleurs aussi à mon grand-père.

A 11 ans, j'ai donc commencé à tester mon équilibre martien sur le dos des chevaux, autant dire qu'il y faut quelques années et que les tatamis maintenant, me semblent très confortables à l'atterrissage; surtout avec des chevaux aussi doués que vous en dressage et saut d'obstacle...

Mais j'ai surtout expérimenté un merveilleux feeling avec ces grosses bêtes, celui d'une communication intense et vraie, douce, mais aussi parfois forcément très persuasive. Je faisais des plans pour en caser un dans le garage de mes parents, mais ça n'a jamais marché.

Heureusement, j'avais l'occasion d'aller aider au centre équestre durant ces activités d'été à la montagne. C'était pour moi, le plus passionnant d'ailleurs. Un peu dur quand même comme responsabilité à 13/14 ans d'emmener n'importe qui en ballade, quelques émotions et accidents, et puis physiquement aussi, j'ai bien failli m'endormir à cheval un jour !

A y repenser, c'est surtout l'aspect de communication avec le cheval qui était le plus agréable dans l'histoire, presque fusionnel. Une sensation qui n'est pas que d'ordre physique, bien qu'en descendant de cheval j'ai toujours eu un peu l'impression de perdre mes jambes, mais de compréhension globale. Un cheval vous ressent et sais très bien à qui il a affaire, et au-delà de la maîtrise technique, les caractères s'accordent plus ou moins bien… J'ai parfois obtenu des résultats avec des chevaux qui s'avéraient difficiles pour d'autres personnes et inversement. L'accord cheval/cavalier ne se négocie pas par la technique intempestive, ni l'autorité déplacée, un cheval peut redoutablement vous le faire comprendre.
La finesse et l'écoute réciproque est ce que je recherchais le plus, c'est ce qu'on retrouve dans le dressage, ou le moindre petit déplacement du poids du corps et des mains entraîne les mouvements du cheval. Mais au fond, la compétition et l'équitation "académique" ne m'ont jamais vraiment attirée, je me voyais plus chevauchant dans les vastes plaines ou steppes, que parquée à obliger un cheval à sauter des barrières plus ou moins hautes... un peu genre Lucky Lucke…

Je me suis fais un grand bonheur voilà quatre ans à retrouver le contact avec un cheval. Malgré la difficulté à retrouver la position "confort", j'ai passé un jour un grand moment de feeling avec Câlin, qui restera dans mon cœur. Voilà ce jour-là, on ne sait pourquoi, une magie dans l'air, arriver comme ça à arrêter un cheval au galop en lui parlant… et puis jouer avec lui à faire la course en vélo, ça vaut toutes les coupes du monde ! Bon, ce n'est pas toujours tout rose non plus… Mais à tomber sur certaines vidéos dernièrement, je suis heureuse de voir les mentalités changer. Equitation naturelle, éthologie, bride sans mors… l'accent mis sur la compréhension plutôt que sur les rapports de domination, de quoi rendre beaucoup plus heureux cavaliers et chevaux…

C'est vrai, cela demande du temps, et surtout l'intention d'un vrai contact, l'esprit en paix, et c'est très beau. Après, le monde compétitif est ce qu'il est, comme dans tous les domaines…. Il rate le meilleur. Il y a tellement mieux à voir dans la communication et l'amour du cheval qu'un sport.

Je suis beaucoup plus époustouflée par l'immense beauté qu'un Nevzorov fait émerger de la communion homme-cheval que par les démonstrations des JO en dressage, même si je sais l'immense travail qu'il y a derrière. Je ne pense pas qu'à Saumur ou l'Ecole espagnole de Vienne, malgré l'académisme, les chevaux soient maltraités, au contraire, mais redonner aux cavaliers le goût du naturel et de cette compréhension serait idéal.




L'éducation éthologique du cheval [part1]



La suite des quatre vidéos





Nevzorov







"L'équitation éthologique est une méthode d'éducation et non un dressage (conditionnement) du cheval. Cette méthode, héritée des chuchoteurs américains, est trop souvent confondue avec l'équitation Western, qui est un style de monte et n'a aucun rapport avec l'équitation éthologique. Je ne reste pas figée dans une méthode, et intégre aux méthodes des chuchoteurs les connaissances en permanente évolution apportées par l'éthologie (L'éthologie est la science qui étudie le comportement de l'animal).
On apprend à s'adresser au mental du cheval pour gagner sa confiance, les résultats sont obtenus sans contrainte autre que psychologique. Cette préparation au sol facilite ensuite la relation sous la selle.
L'équitation éthologique permet essentiellement d'avoir une relation harmonieuse et simple avec son cheval. Les personnes qui se sont "fait peur" y trouvent le moyen de se rassurer et de reprendre confiance en elles et en leur monture."

Esprit Cheval avec Magali Pages

Alexander Nevzorov, ses chevaux, son école